Il existe 12 mouvements archétypaux, 5 mouvements de rodage articulaire sur place et 7 mouvements que l’on utilise pour déplacer le corps dans l’espace, avant d’atteindre la marche bipède. Ces mouvements, enchaînés les uns aux autres, constituent les bases évolutives de la motricité humaine.
Le mouvement de rodage articulaire
C’est un mouvement spontané du corps, que l’on appelle réflexe, qui exprime ses pulsions, son désir profond de se mouvoir, suivant les programmes qui président à son fonctionnement. C’est la vie qui s’exprime sans raisons, sans volonté, animée par une pulsion, un désir, peut-être est-ce une émotion… Ces 5 mouvements préparent le corps à organiser les 7 autres mouvements de déplacement dans l’espace, tels que rouler, ramper… Ce sont des mouvements stéréotypés qui structurent le cerveau. Ils construisent le système de commande des schèmes qui contrôlent la marche.
L’impact du mouvement archétypal :
- Rode les articulations et trace les axes qui les raccordent.
- Construit le système de commande des mouvements qui préparent la marche.
- Éveille les organes et les 5 sens, en reliant, par le biais des méridiens (circuits électromagnétiques du corps, décrits par la médecine chinoise), des parties du corps qui s’ignorent.
- Permet au cerveau de dessiner le schéma corporel.
- Stimule la maturation du cerveau, favorisant l’organisation de ses réseaux, reliant de nombreux neurones.
- Affine la proprioceptivité, c’est-à-dire la capacité à « se percevoir soi », sorte de vision intérieure responsable de la perception que chacun a de son corps. Une « intelligence musculaire » qui remplace les fonctions cognitives, non encore fonctionnelles à la naissance.
Chaque mouvement est une étape qui s’active selon un ordre précis
Scandé par notre horloge interne, indiquant le niveau de développement de chaque enfant. L’ordre de ces paliers est génétiquement programmé et indépendant de l’environnement humain. Par contre leur rythme est conditionné par le milieu. Leur durée est variable, suivant l’enfant et son entourage. Chaque mouvement constitue un tremplin pour acquérir une nouvelle capacité motrice… Ces étapes préparent donc la suivante. Chaque schème sous-tend le suivant, qui à son tour résume les précédents. Cela signifie que toutes ces étapes sont imbriquées les unes dans les autres.
Ainsi lorsqu’un schème n’est pas suffisamment développé, il peut affecter tous les autres. C’est pour cette raison que l’on ne doit jamais inciter un enfant à faire ce qu’il ne peut pas encore assurer. Certains enfants, poussés par les attentes des parents, accèdent parfois directement à des schémas moteurs supérieurs, sans avoir suffisamment expérimenté les schémas primitifs qui les préparent. Ainsi une stimulation trop précoce, non conforme à notre horloge interne, peut induire une mauvaise programmation de la marche.
La qualité de l’apprentissage de la marche est essentielle
Notre manière de marcher est donc liée à la qualité de cet apprentissage, modulé par le milieu émotionnel qui l’a accompagné. Aujourd’hui la mémoire motrice qui pilote nos mouvements n’est pas seulement mécanique. Elle contient une grande quantité d’émotions ainsi que les informations gustatives, auditives, olfactives, visuelles et tactiles, enregistrées au fur et à mesure de notre développement. On verra par la suite comment cette mémoire conditionne notre façon de marcher et d’agir, ainsi que notre manière de communiquer et de percevoir la réalité.
En résumé : chronologie des 12 mouvements d’évolution motrice
- 1,2,3,4,5 mouvements primitifs, qui s’activent entre 0 et 6 mois.
- Mouvement de rouler, il apparaît vers 7 mois.
- Mouvement de ramper, vers 8 mois.
- Marche à 4 pattes, vers 9 mois.
- Marche de l’ours, vers 10 mois.
- Position accroupie/debout, vers 11 mois.
- Marche bipède homolatérale, vers 12 mois.
- Marche bipède alternée, vers 36 mois.